Quartier / Arkema
Maslow, par sa pyramide, l’a expliqué. Le deuxième niveau de besoin de l’être humain est sa sécurité. Aussi, me direz vous, quoi de plus normal que de s’en soucier lorsqu’on connait l’existence d’une entreprise qui manipule des produits chimiques, et ce, à moins de 5km de la Valentine. Votre CIQ a donc souhaité se renseigner sur les mesures de sécurité mises en œuvre au sein de l’entreprise Arkema. Le vendredi 5 décembre à 18h, Monsieur Morere, ex Chef de Projet au bureau d’étude de la société, a eu la gentillesse de venir, en voisin, nous présenter, avec une louable clarté, le sujet. Depuis 55 ans, Arkema est une filiale de Total, issue de la séparation de la filière pétrole et des autres activités. Avant guerre, un français a déposé un brevet qui fut à l’origine de l’activité, unique au monde, du site de St Menet. A partir d’un produit naturel, des graines blanches pressées de ricin, au terme d’un processeur chimique complexe de plus de 120 heures, nulle part ailleurs reproduit avec succès, l’usine Arkema de St Menet fabrique un plastique utilisé à des fins diverses et variées. Cette production est assurée 24h/24 par 302 employés, et n’est interrompue que 3 semaines tous les 3 ans, afin d’assurer le test et l’entretien du matériel. Le processus de production est divisé en plusieurs étapes. De l’huile de Ricin est d’abord extraite une glycérine pure à 99%. Ce codex est vendu en pharmacie. Il y est utilisé comme produit de beauté. Ensuite, ce sont plus de 50 molécules différentes qui sont ôtées du produit. Elles entrent dans la composition de peintures, plastiques, solvants, traitement de cuirs, tissus, produits de beauté, parfums, arômes, verre triplex feuilleté, parfum chanel…………. La poudre résultante est, a son tour, valorisée sous forme de talc. Enfin, est obtenu un plastique dont l’origine n’est pas le pétrole. Ce dernier, flexible et néanmoins très solide, résiste à de très fortes pressions. Il est donc exploité sur la lune, dans les forages pétroliers, et à 5000m sous l’eau. Pour ce faire, l’usine Arkema de St Menet utilise, comme catalyseur et isolant par rapport à l’air, deux produits chimiques qui, pour des raisons évidentes de sécurité, ont attiré l’attention de votre CIQ : le chlore et l’ammoniaque. Le site est donc soumis à une prescription des établissements classés. En effet, depuis l’incident Seveso, en début des années 80, la règlementation européenne en vigueur structure l’activité. Un volume de 30 à 40 tonnes par mois de Chlore est réceptionné, par wagons, dans un blockhaus en béton, aux normes antisismiques, doté de capteurs de gaz. Par ailleurs, ce sont 10 à 20 tonnes par mois d’ammoniaque qui sont stockés dans des cuves tampons munies de joint d’étanchéité gonflés à l’air. Vu la nature des produits utilisés, 2 pompiers sécurisent la zone 24h/24h. Tous les premiers mercredi du mois, il est procédé à une alerte matérialisée, pour les Valentinois, par le son d’une sirène. Tous les mois, les pompiers exécutent des exercices, complétés par des exercices réels tous les 2 ou 3 mois. Une fois par an, une simulation d’accident, tirée au sort, est mise en œuvre, et analysée dans la cadre d’un débriefing. La sécurité des installations est agréée par la DRIRE. De plus, 3 périmètres de sécurité ont été délimités, selon une règlementation qui date de 12 ans : - Dans la zone d’interdiction, d’un rayon de 600m, un accident pourrait être source d’intoxications grave. - Dans la zone de prévention, d’un rayon de 1220m, un nuage dilaté provoquerait de fortes irritations. Ceci explique l’interdiction de nouvelles constructions et la nécessité de rester chez soi fenêtres fermées, en cas d’alerte. - Dans la zone d’alerte d’un rayon de 5km, qui comprend la Valentine, cette attitude est tout aussi pertinente,. Ne serait-ce que pour ne pas gêner les secours. 4 à 5 millions d’euros de travaux ayant été réalisés, Arkema a demandé un arrêté de classement qui permettrait de réduire les 3 zones : - La zone d’interdiction, d’un rayon de 600m, serait réduite à 300m. - La zone de prévention, d’un rayon de 1220m, serait réduite à 600m. - La zone d’alerte d’un rayon de 5km, serait réduite à 1km. A ce jour, la DRIRE a donné son accord. Arkema attend celui du préfet. En réponse au succès du plastique sur le marché, Arkema souhaite augmenter la production, mais sans utiliser d’avantage de chlore ou d’ammoniaque. L’entreprise prévoie 15 millions d’euros d’investissement, sur l’usine en 2009, soit 13% du chiffre d’affaire annuel. Pour cela, une étude d’impact sur le quartier sera étendu au 9eme, 10eme et 11eme arrondissement de Marseille. 3 millions d’euros seront réservés à la sécurité.